Si pour certains et certaines le confinement a Ă©tĂ© un choc social, pour ma part il a Ă©tĂ© les vacances les plus reposantes de ma vie d’active. Pas de pression, pas de course Ă droite Ă gauche, pas de dĂ©placements, pas de bouchons (sauf devant Carrefour), pas d’heures de pointe …
Le rĂȘve non ?
Si vous ĂȘtes introverti-e-s comme moi, vous savez exactement de quoi je parle. Si vous ĂȘtes extraverti-e-s, peut-ĂȘtre pourriez-vous comprendre pourquoi certains de vos amis vous ont semblĂ© si dĂ©tachĂ©s pendant le confinement.
Les problĂšmes mis sur Pause.
Je ne vais pas m’Ă©taler sur le principe que le confinement a Ă©tĂ© un excellent moment pour se retrouver avec soi blablabla et qu’il a Ă©tĂ© un Ă©vĂšnement paradoxalement positif pour l’Homo Numericus que nous sommes.
En tant qu’introvertie j’ai Ă©tĂ© la premiĂšre Ă dire que cette distanciation sociale ne serait pas un problĂšme. Et ce fut rĂ©ellement le cas, bien que la visio fut Ă©puisante (Zoom Burn-out induit par la latence, les micro-dĂ©calages et les micro-coupures des outils de visioconfĂ©rence) et que je n’avais qu’une envie : revoir ces personnes en vrai, en direct. Le vrai direct.
En rĂ©alitĂ©, ce que ce confinement a fait, c’est de mettre les problĂšmes sur Pause. Tout a Ă©tĂ© gelĂ© sauf le temps qui, pour ma part, est passĂ© Ă une allure folle pendant ces 3 mois exceptionnels.
J’ai eu d’assez importants problĂšmes d’argent suite Ă des vols rĂ©pĂ©tĂ©s et incessants sur une voiture que j’avais en leasing. Cette connasse Ă©tant une Ă©dition limitĂ©e haut-de-gamme, oui on essaye de se faire plaisir quand mĂȘme, provenant d’une marque trĂšs facilement volĂ©e, mon assurance, cette deuxiĂšme connasse, m’a lĂąchĂ©. La seule solution pour m’en sortir est alors de rĂ©ussir Ă vendre cette voiture, payer les frais exorbitants de rĂ©paration et les coĂ»ts liĂ©s au leasing. Et enfin sortir la tĂȘte de l’eau.
Bref,
DĂ©but Mars 2020, c’Ă©tait la merde.
Mais … il y a eu le confinement ! Objets de malheurs et d’angoisses furent bloquĂ©s, gelĂ©s, arrĂȘtĂ©s. Les Ă©checs et les ratĂ©s ne furent que des victimes du COVID-19.
Ce n’est pas de ma faute, c’est le COVID !
La vie de confiné-e.
Vous souhaitez savoir ce que j’ai fait pendant ce confinement ? Je veux dire, dans l’Ă©volution de mon entreprise en elle-mĂȘme (en excluant le travail client) et mon dĂ©veloppement personnel ?
Je vais vous le dire de maniĂšre chronologique :
Au lendemain de la fermeture des commerces pour crise sanitaire :
- J’ai trĂšs rapidement fait des vidĂ©os pour expliquer le bon cĂŽtĂ© du confinement pour mon public d’entrepreneurs.
- J’ai foncĂ© sur l’opportunitĂ© d’avoir des prospects chez eux Ă rĂ©flĂ©chir pour dĂ©velopper TB Academy et mes offres de stratĂ©gie digitale.
- J’ai dĂ©mĂ©nagĂ© temporairement avec mon compagnon pour le confinement.
- J’ai squattĂ© les rĂ©seaux sociaux.
- J’ai compris que l’Ă©vĂšnement-concours d’Ulule prĂ©vu pour dĂ©but Mai allait sĂ»rement ĂȘtre annulĂ©.
- J’ai donc achetĂ© un vidĂ©oprojecteur portable pour rien.
- J’ai du abandonner mon projet de Workshops de l’Ă©tĂ©.
- J’ai vu ma campagne Ulule pour TheBuildery Academy stagner.
- J’ai squattĂ© les rĂ©seaux sociaux.
Pendant les premiĂšres semaines de confinement :
- Je me suis levée à 7h chaque jour, en me couchant à 23h pour garder 8 heures de sommeil.
- J’ai cuisinĂ© chaque matin, prĂ©parĂ© des oeufs brouillĂ©s de l’enfer avec le plus grand plaisir.
- J’ai continuĂ© Ă construire, Ă©crire et dĂ©velopper mes formations sur TheBuildery Academy.
- Je n’ai pas prospectĂ© pour de nouveaux clients en crĂ©ation de sites web.
- J’ai squattĂ© les rĂ©seaux sociaux.
- J’ai lancĂ© une offre de solidaritĂ© pour de la stratĂ©gie avec ma Collab’ AurĂ©lie Rosaire.
- J’ai participĂ© aux sĂ©ances de sophrologie offertes par Eva Boudard sur Zoom.
- J’ai vu les financements formations OPCO et PĂŽle Emplois m’ĂȘtres refusĂ©s pour mes apprentis.
- J’ai Ă©cris de nombreux articles sur Medium.com
- J’ai arrĂȘtĂ© de faire des vidĂ©os.
- J’ai fais les courses les plus angoissantes de ma vie.
- J’ai donnĂ© mes premiers cours de soutien pĂ©dagogique Ă distance pour des enfants en perte de motivation.
- J’en ai Ă©tĂ© stressĂ©, j’ai eu envie de laisser tomber.
- J’ai squattĂ© les rĂ©seaux sociaux.
- J’ai continuĂ© Ă suivre mon cours de danse hebdomadaire par Zoom.
- J’ai abandonnĂ© le premier au bout de 30 minutes Ă cause de l’effet miroir incomprĂ©hensible qui me faisait perdre le sens de la gauche et de la droite.
- J’ai boudĂ© sur cet Ă©chec.
- J’ai squattĂ© les rĂ©seaux sociaux.
- J’ai continuĂ© Ă donner des cours Ă un enfant tout les Mardis et tout les Vendredis Ă 14h.
- J’ai squattĂ© les rĂ©seaux sociaux.
- J’ai pu confiner ma voiture LOA, constamment volĂ©e dans mon propre parking, en sĂ©curitĂ© chez un garagiste.
- J’ai eu un nouvel enfant Ă aider Ă distance, tout les Lundis et les Jeudis Ă 14h.
- J’en ai Ă©tĂ© Ă©puisĂ©e, mais j’ai continuĂ©.
- J’ai dĂ©cidĂ© de jouer aux jeux-vidĂ©os aprĂšs chaque cours donnĂ© comme une rĂ©compense.
Courant le mois d’Avril :
- J’ai suivi des cours dĂ©butant d’une autre danse chaque Lundi et chaque Mercredi.
- J’ai apprĂ©ciĂ© chaque repas cuisinĂ© par mon compagnon tous les midis et tous les soirs.
- J’ai dĂ©vorĂ© la sĂ©rie LOST chaque midi.
- J’ai mis en place la nouvelle charte graphique de TheBuildery dĂ©veloppĂ©e avec Nathalie de Querencia.
- J’ai créé le site TheBuildery.city avec les illustrations d’Adrien Cambien.
- J’ai fait un eRepas en famille chaque dimanche midi grĂące Ă Skype.
- J’ai jouĂ© aux jeux-vidĂ©os avec mon pĂšre et ma soeur en ligne chaque dimanche aprĂšs notre dĂ©jeuner.
- J’ai fais la vaisselle chaque midi et chaque soir.
- J’ai suivi des cours de pilates chaque Jeudi.
- J’ai vu mon premier gant jetĂ© dans la rue par un-e malotru-e.
- J’ai lancĂ© une pĂ©tition d’engagement individuel pour une sortie de confinement avec une responsabilisation gĂ©nĂ©rale de l’environnement.
- J’ai lancĂ© les formations de TheBuildery Academy Ă prix solidaire en 100% eLearning sur la plateforme du CPF.
- J’ai jouĂ© aux jeux-vidĂ©os
- J’ai fĂȘtĂ© l’anniversaire de ma meilleure amie en Visio avec un gĂąteau de crĂȘpes quadri-parfum XXL.
- J’ai soutenu les campagnes de mes comparses du PitchPitch Women d’Ulule.
- J’ai refais tout mon Planning de Travail pour dĂ©dier mes matinĂ©es Ă l’Ă©criture du Journal du Solopreneuriat et des Notes Intelligentes sur Medium.com
- J’ai vu que l’offre solidaire de stratĂ©gie et de conseil gratuit n’apportait aucune motivation et aucune discipline aux bĂ©nĂ©ficiaires.
- J’ai jouĂ© aux jeux-vidĂ©os.
- Je me suis dégoûtée des réseaux sociaux.
- J’ai jouĂ© aux jeux-vidĂ©os
Lors du mois de Mai :
- J’ai procrastinĂ© pendant des semaines sur la crĂ©ation et le dĂ©veloppement de mon plan de communication.
- J’ai jouĂ© aux jeux-vidĂ©os.
- La campagne Ulule de TheBuildery Academy fut un échec avec 78% de financement.
- J’ai jouĂ© aux jeux-vidĂ©os.
- J’ai eu deux apprentis en eLearning qui ne se sont absolument pas engagĂ©s dans leur formation et dont je n’ai pu avoir aucunes nouvelles.
- J’ai dĂ©cidĂ© de faire des vidĂ©os spontanĂ©es tout les jours, sans montage ni sous-titres dans le cadre du Journal D’une Solopreneure.
- J’ai jouĂ© aux jeux-vidĂ©os.
- J’ai acceptĂ© de travailler en Equity avec un client sur sa stratĂ©gie de communication.
- J’ai jouĂ© aux jeux-vidĂ©os.
- J’ai eu une envie folle d’investir alors mĂȘme que mes Ă©conomies Ă©taient au point mort.
- J’ai jouĂ© aux jeux-vidĂ©os.
- J’ai commencĂ© Ă dĂ©veloppĂ© le Forum de La City pour construire une alternative saine aux rĂ©seaux sociaux, et un support de veille plus interactif que l’emailing.
- J’ai jouĂ© aux jeux-vidĂ©os.
Le monstre du confort : ennemi #1 du déconfinement.
Est-ce que quelque chose vous a choqué dans ce listing ? Parce que moi oui.
En l’espace de 30 jours, je suis passĂ©e de 8 heures de jeux-vidĂ©os, par semaine, Ă 28 heures ! Je me souviens avoir eu un Ă©clair de gĂ©nie pour m’offrir la discipline nĂ©cessaire afin de continuer Ă donner ces cours de soutien d’enfants qui m’ont Ă©normĂ©ment fatiguĂ©s. Et si je m’autorisais un moment de dĂ©tente et de divertissement aprĂšs chacun de ces cours ? Si je donne un cours, j’ai le droit Ă une session de jeux-vidĂ©o (environ 2 heures). Ce qui donne 2 heures pour les 4 cours donnĂ©s par semaine. Soit 8 heures.
Seulement … quelquefois, pour certaines choses, il est difficile de s’arrĂȘter par soi-mĂȘme. Oui, on peut Ă ce moment-lĂ parler d’addiction. Je dirais mĂȘme, l’addiction du confort qu’il procure.
Pendant le confinement, cette pĂ©riode au ralenti, Ă©videmment que ce n’est pas grave de tomber dans le confort et la paresse. Ce fut nos vacances forcĂ©es. Mais que ce passe-t-il lorsque la fin de ces vacances de 3 mois arrivent ?
On souffre de la reprise. De reprendre, de refaire.
DĂ©confinement … mais pas reprise.
Je trouve qu’il n’y a rien de plus terrible que d’ĂȘtre libre partiellement. Bien que nous ayons pu reprendre notre libertĂ© de mouvement, l’activitĂ© Ă©conomique, elle, Ă©tait toujours emprisonnĂ©e. Je ne pense pas Ă tord. Seules les personnes n’ayant aucun contact avec les mĂ©tiers mĂ©dicaux ou ayant des victimes parmi leurs proches peuvent penser que le COVID est une mascarade (pour quelle raison d’ailleurs ?). Il y a un Ă©quilibre nĂ©cessaire entre l’Ă©conomie et la santĂ©, car l’un ne peut prospĂ©rer sans l’autre.
L’Ă©conomie sert la santĂ© et la santĂ© sert l’Ă©conomie. Et les deux nous font vivre.
Et lorsqu’il persiste l’un et pas l’autre … nous pouvons nous sentir perdu. Quel intĂ©rĂȘt de gagner de l’argent en se tuant la santĂ© ? Mais comment profiter de sa santĂ© si le business est au point mort ?
Prendre du temps pour soi, du recul, des vacances, du repos c’est bien – d’ailleurs nous oublions trop souvent de s’arrĂȘter pour mieux repartir – mais replonger dans ses vieilles paresses et ses vieux dĂ©mons, je ne le souhaite Ă personne. D’autant plus en l’espace de 4 mois ! Voire plus ! Nous sommes en AoĂ»t, pourtant, l’activitĂ© n’a pas vraiment reprise. Alors Ă quoi bon s’exciter et s’agiter dans son coin si personne n’est capable de se projeter et d’investir ?
Peut-ĂȘtre que vous, de votre cĂŽtĂ©, vous avez succombĂ© au sur-sommeil, Ă l’alcool, aux rĂ©seaux sociaux, Ă la mal-bouffe, aux sucreries … peu importe : c’est votre rĂ©confort. Celui qui comble le stress de la maladie, de la mort, de la perte, de l’isolement ou de la sur-socialisation, de l’arrĂȘt, de l’incertain.
Lorsque le stress est, partiellement ou totalement, parti, ces mauvaises habitudes deviennent un confort et le stress une excuse pour se justifier.
Mais non. Notre sur-confort est un combat lorsque l’on est ambitieux.
Du coup, j’ai arrĂȘtĂ© les jeux-vidĂ©os, petit Ă petit.
Si j’ai rĂ©ussi, c’est grĂące Ă mon plan stratĂ©gique, ma ligne de vie, mon horizon, ma vie de rĂȘve.