“Ambitieux” c’est un terme large. Il englobe toutes les volontĂ©s dĂ©sirĂ©es avec force ou avec prĂ©tention. En suivant la dĂ©finition officielle, vouloir absolument acheter telle chose ou aller Ă tel endroit est une ambition. Il n’y a aucune notion de facilitĂ©, de simplicitĂ© ou au contraire de difficultĂ© ou de complexitĂ©.
Ambition . n.f : “DĂ©sir ardent de possĂ©der quelque chose, de parvenir Ă (faire) quelque chose – “DĂ©sir ardent de gloire, d’honneurs, de rĂ©ussite sociale” – “PrĂ©tention de rĂ©ussir quelque chose”
Larousse
Mais dans les moeurs, l’ambition possĂšde cette notion de quelque chose de difficile Ă obtenir, Ă avoir, Ă acquĂ©rir. Voici comment je dĂ©finirai l’ambition
Ambition . n.f : “DĂ©sir ardent de possĂ©der quelque chose, de parvenir Ă (faire) quelque chose que la majoritĂ© ne possĂšde ou ne parvient pas” – “PrĂ©tention de rĂ©ussir quelque chose de complexe, de difficile ou d’inatteignable pour une majoritĂ©“
Larousse revisité par Cyrielle Sixt
Ă partir de ce point de vue, dĂ©velopper sa vie de femme autour de l’Ă©conomie, l’entrepreneuriat et lâapprentissage est une ambition.
La traditionnelle image de la femme
Personnellement, je nâai pas beaucoup subi les regards nĂ©gatifs sur ma forte ambition et ma passion dĂ©bordante pour la crĂ©ation Ă©conomique et lâentrepreneuriat. Il faut dire que je n’ai jamais voulu m’entourer de beaucoup de personnes.
Je n’ai eu que quelques dĂ©bats stĂ©riles avec deux-trois amis anti-capitalistes et quelques chĂŽmeurs marginaux. Juste quelques opinions Ă l’opposĂ© de celle du pouvoir de l’argent, que je porte. Je vous avoue mâĂȘtre bien entourĂ©e finalementâââbien que peuâââde personnes comprĂ©hensives et pragmatiques qui acceptent les besoins fondamentaux des autres, mĂȘme sâils sont diffĂ©rents des siens.
Jâai, bien entendu, Ă©tĂ© bassinĂ©e de :
âTu verras plus tard tu voudras des gosses et tu regretterasâ, âTâas que 20 ans, mais dans 5 ans tu en voudras des enfants !â, et puis 5 ans plus âNon mais lĂ tâes jeune, tu verras Ă 30 ansâŠâ
Bon, on attend encore 3 ans et je vous tiendrais informĂ© si jâai eu un changement de cap pour pouponner. Je sais que la biologie veut que nous fassions des enfants un jour ou l’autre (la fameuse horloge biologique, qui d’ailleurs, n’est pas exclusivement rĂ©servĂ©e Ă la procrĂ©ation). Donc je vous comprends. Mais je pense que le problĂšme, Ă©videmment ne vient pas de lĂ . Mais du changement de besoins fondamentaux (Pyramide de Maslow) qui creuse un fossĂ© entre deux gĂ©nĂ©rations, dâautant plus sur les femmes. Notre espĂšce intelligente bouscule tous les repĂšres et les instincts primaires par notre rĂ©flexion ultra-poussĂ©e sur la vie.
Soit dit au passage, cela ne veut pas dire que je nâaime pas les enfants ou le principe de famille. Jâadore les repas de famille (bon oui, parce quâil y a de la nourriture, mais pas que !) et jâaime dĂ©jĂ mon futur petit-cousin. Jâaime donner des cours de soutien Ă certains enfants car ils sont une source de richesse incroyable. Jâaime le fait de suivre la construction et lâĂ©volution dâun petit ĂȘtre humain. Tant que câest pas le mien đ
DĂ©jĂ , câest tabou.
Oui. Câest tabou dâĂȘtre une femme et prĂ©fĂ©rer son job et sa carriĂšre plutĂŽt que les enfants. Câest tabou dâĂȘtre de sexe fĂ©minin et prĂ©fĂ©rer des relations professionnelles plutĂŽt que son couple. Câest tabou dâavoir un vagin et de ne pas ĂȘtre intĂ©ressĂ© par ce qui peut ĂȘtre créé dans son utĂ©rus et par la vie conjugale.
Câest mal vu, ce nâest pas trĂšs flatteur.
Individualiste ? Frigide ? Extravagante ? ĂgoĂŻste ? Non, juste ambitieuse, merci.
Car pour les hommes, cette angoisse de l’engagement amoureux, du mariage et de la parentalitĂ© est connue et reconnue : elle est acceptĂ©e. L’image de l’homme nul avec les enfants, dĂ©sintĂ©ressĂ© et Ă©goĂŻste est conforme aux prĂ©jugĂ©s construits depuis des annĂ©es au travers de la publicitĂ©, de l’art et de la culture. L’inverse Ă©tant de mĂȘme pour les femmes qui sont des ĂȘtres maternels, indĂ©finiment romantiques et dont le but est la crĂ©ation d’une famille (mariage, enfants, maison …).
Et lorsque l’on s’aperçoit que ces croyances sont mises Ă mal car elles ne s’appliquent pas vraiment Ă tout le monde : cela fait mal. Oui parce que c’est bien plus confortable et pratique de mettre une typologie de personne dans une case et de ne plus l’en ressortir. Nous adoptons un seul comportement face Ă tel type de personne et nous n’avons pas besoin de nous embĂȘter Ă crĂ©er de nouvelles connexions neuronales afin de nous adapter constamment : une seule fois suffit.
De ce fait, une personne [catégorisée] doit absolument faire X et Y chose. Sinon elle dérange.
Dans leur stéréotype, les femmes doivent chercher à séduire les hommes et leurs faire des gosses. Sinon elles dérangent.
Dans leur stĂ©rĂ©otype, les hommes doivent ĂȘtre des gros bourrins et se battre pour les femmes. Sinon ils dĂ©rangent.
Et l’on pourrait continuer la liste avec toutes les catĂ©gories de personnes, de la race au le statut social, en passant par les croyances, le style de vie, les loisirs ou les capacitĂ©s intellectuelles.
C’est de lĂ que naissent toutes les discriminations : de la gĂ©nĂ©ralisation. Car c’est facile de se dire que toutes les personnes qui portent telle ou telle marque physique est comme ceci et pas autrement.
Oui c’est pratique hein ?
Mais c’est totalement faux.
Bon. Maintenant passons aux choses sérieuses : les besoins fondamentaux.
Le besoin d’accomplissement.
L’ambition est directement liĂ©e Ă l’accomplissement. D’une part car l’ambition induit, implicitement, la rĂ©alisation d’une chose difficile et peu naturelle (ce que ne sont pas la procrĂ©ation et la parentalitĂ©). L’accomplissement lui, implique une trĂšs forte rĂ©ussite (“l’accomplissement d’une vie”) qui va au-delĂ de la simple exĂ©cution. Le besoin d’accomplissement est alors le besoin de repousser ses propres limites, dans un questionnement constant, en quĂȘte de perfectionnement, de crĂ©ation et d’invention sans limites.
Robert Misrahi (philosophe français) ne conçoit pas l’accomplissement comme la rĂ©alisation de quelque virtualitĂ© personnelle, prĂ©fĂ©rant souligner la motivation Ă l’accomplissement induite en permanence par le plaisir et la joie d’inventer sa vie, notamment dans une Ćuvre
Et sur le plan des besoins humains, nous sommes tous sur le mĂȘme pied d’Ă©galitĂ© : l’individualitĂ© et la diffĂ©rence. Soit aucune distinction entre les sexes, les couleurs et les races. Je ne pense pas que l’ambition rĂ©sulte d’une certaine culture, bien qu’elle prenne ses racines dans l’enfance, je pense que beaucoup d’entre nous refoulent cette idĂ©e de dĂ©passement de soi car elle n’est pas toujours compatible avec les stĂ©rĂ©otypes donnĂ©s.
Pour mon exemple, fonder des entreprises Ă tour de bras, ĂȘtre aux quatres coins du monde et s’imaginer travailler sur des projets artistiques tous les jours ne laissent que peu de place pour un couple (bien que cela dĂ©pende des personnes) et des enfants. Ou mĂȘme adopter des animaux ! Parce que ce genre de choses s’assume.
Ă quoi cela sert d’avoir un enfant pour ne jamais le voir ?
Ă quoi cela sert d’avoir des chiens pour ne jamais jouer avec eux ou les laisser dans un endroit clos ?
MĂȘme une souris, c’Ă©tait trop contraignant pour mes ambitions.
Comme je le dis toujours : “Quand on veut on peut !” et vous pourrez me rĂ©torquer que vous, vous avez rĂ©ussi Ă concilier avec perfection ces projets. Donc au fond … c’est que je n’en veux pas. Eh oui, des femmes qui n’aiment vraiment pas pouponner existent. Comme les hommes qui aiment pouponner existent bel et bien. Lorsque vous ne souhaitez pas d’enfant, vous ne comptez mĂȘme plus les partenaires qui eux en veulent avec ferveur.
Question de point de vue.
La seule phrase que j’aimerais Ă©crire pour conclure cette page est :
Et quand bien mĂȘme, qu’est-ce que l’ambition des autres peut bien nous foutre ?